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JACOBSON & l'Hypnose

Edmund JACOBSON et l'Hypnose
Ou la relaxation progressive

 

La méthode de relaxation de Jacobson coïncide dans le temps avec celle de Schultz.

Elle veut cependant s'en écarter complètement, rejetant toute idée de suggestion et, par conséquent, d'hypnose.

Refusant de se joindre aux théories psychanalytiques, elle choisit délibérément de se fixer à un niveau purement physiologique. Jacobson en fait pourtant une véritable méthode de psychothérapie .

Il publie en 1938 un premier livre intitulé " la relaxation Progressive ", dans lequel il explique ses idées scientifiques, livre suivi par un autre ouvrage pour le grand public : " You Must Relax " (vous devez vous relaxer ).

Dans son dernier livre, " Le Traitement Moderne des Patients Tendus ", Jacobson écrit : " Les médecins ont affaire "à des patients tendus. Cela est souvent vrai sans qu'ils en "prennent conscience, leur attention se portant plus sur les "plaintes du patient que sur son comportement...Or, la "majorité des patients ont leurs symptômes à cause de leur état "de tension assez excessif, associé ou non à des symptômes "organiques."

Il parle ensuite de l'échec des méthodes suggestives et hypnotiques, les rejetant, ainsi que la méthode psychanalytique.

Pour Jacobson, la dépendance du patient n'est pas souhaitable.

Il faut ce dernier responsable et ne pas lui offrir de garantie d'efficacité.

Jacobson, en scientifique et en rationaliste, veut apprendre au patient à s'observer et à s'assurer de ses expériences subjectives au moyen de mesures objectives.

Pour cela, il met au point un appareil, l'électro-neuro-myomètre, qui permet, en mesurant le degré de concentration musculaire, d'objectiver le degré de contraction ou de décontraction du patient.

Une tension musculaire répétée entraîne une tension psychique indéniable.

Jacobson pense qu'il existe une relation entre le vécu émotionnel et le degré de tension musculaire.

Grâce à l'électro-neuro-myomètre, il peut montrer que le simple fait de penser qu'on va agir entraîne automatiquement des variations de tension musculaire dans la sphère envisagée.

Ainsi, l'intention de parler entraîne des contractions musculaires minimes dans le larynx et dans les muscles de la face.

Si, à cette tension d'activité, s'ajoute une forte émotivité créée par une peur incontrôlée, cette tension va croître dans des proportions indésirables.

Ce sont ces tensions continues et répétées qui finissent par causer de nombreux troubles psychosomatiques chez les patients hypertendus, physiquement et psychiquement.

Jacobson crée donc une méthode dont le but est la réduction volontaire du tonus musculaire au repos : c'est la méthode de relaxation progressive.

La relaxation, pour Jacobson, ce n'est pas apprendre à dormir ou à se reposer mais, au contraire, apprendre à se conduire plus efficacement, avoir une meilleure économie d'énergie pour un meilleur rendement.


EN CONCLUSION :

Il s'agit ici d'une méthode de relaxation qui est purement physiologique, et qui refuse d'aborder la sphère psychologique en tant que telle.

C'est pourquoi Durand De Bousingen classe cette méthode de relaxation dans ce qu'il appelle les méthodes analytiques et périphériques : analytique parce que la relaxation se fait en analysant systématiquement les sensations dans chaque muscle et dans chaque région du corps ; périphérique parce que cette relaxation s'occupe plutôt des muscles, c'est-à-dire plus de la périphérie que du cerveau, le centre.

La relaxation de Jacobson apprend à reconnaître les tensions musculaires résultant des tensions émotionnelles et à les relâcher, c'est-à-dire à obtenir un meilleur contrôle de soi-même et des sensations musculaires.

Pour Jacobson, cette façon de faire s'intègre parfaitement dans une véritable psychothérapie, puisqu'elle touche la personnalité toute entière par le biais du muscle.

La méthode de Jacobson s'oppose donc à celle de Schultz dans son essence, dans sa conception, dans sa psychophysiologie mais peut-être pas tellement dans son but.

De nos jours, cette technique longue et compliquée n'a plus qu'un intérêt purement historique.