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JANET & l'Hypnose

PIERRE JANET & L'HYPNOSE (1859-1947)


Pierre Janet et l'HypnosePierre Janet entreprend à son tour, alors qu'il est professeur au Havre, des recherches sur l'hypnose et montre que celle-ci serait en fait le résultat d'une conscience secondaire dissociée, ou double conscience.

Il se fonde sur les phénomènes de dédoublement de la personnalité et sur ce qu'on appelle les phénomènes d'amnésie Post-hypnotique.

Il rencontre, en effet, des patients atteints de dédoublement de la personnalité qui tantôt présentent une personnalité, tantôt une autre, sans jamais se souvenir de celle qu'ils viennent de quitter.

En outre, le patient hypnotisé profondément ne se rappelle pas ce qui s'est passé pendant l'hypnose.

En émettant l'hypothèse d'une deuxième conscience dissociée, Pierre Janet rejoint les travaux de Freud sur l'inconscient, qui sont en train de naître à l'époque.

Mais le discrédit engendré par les travaux de Charcot, les difficultés à appréhender les phénomènes hypnotiques, l'éclosion des théories psychanalytiques et la non-directivité, font rapidement tomber l'hypnose dans l'oubli en France, et, ce, malgré, précisément, les travaux de Léon Chertok.

Ainsi que le dira Janet : "Les immenses fleuves que sont la psychanalyse et la méthode psychosomatique, ont pris leur source dans l'hypnose, et après s'être détachés d'elle, ils y reviennent de façon souvent détournée, mais de plus en plus accusée."


COUE & l'Hypnose

 

EMILE COUE et L'HYPNOSE



coue hypnoseSes premières années d’expérience lui font prendre conscience de l’efficacité de la suggestion et de l’action déterminante de l’imagination dans le processus de guérison. Coué croit à l’action des médicaments. Mais il pressent aussi que notre esprit est capable de prolonger et d'amplifier cette action. Ayant longuement mûri cette intuition et guidé par un sens très sûr de l’observation, il commence à développer les premiers principes sur lesquels il bâtira plus tard sa méthode :

Toute maladie est double, produisant ses effets sur la condition physique du patient, mais aussi sur son moral. En guidant l’imagination de manière positive, il est possible de faire pencher la balance du bon côté et par là même de déterminer la guérison. Ainsi lorsqu’un malade se persuade que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, il pourra néanmoins obtenir par la suggestion une amélioration optimale de son état.

Parallèlement Coué apprend l'existence d'un médecin original, le docteur Ambroise-Auguste Liébeault qui exerce à Nancy et obtient des résultats étonnants par la pratique de l'hypnose. Il lui rend en 1886 une première visite, et se passionne dès lors pour cette discipline relativement nouvelle fondée sur l'efficacité de la suggestion verbale. Il prend également connaissance des travaux du professeur Hippolyte Bernheim, dans lesquels il trouve la confirmation des principes qu’il pressent et expérimente. Ces deux personnalités représentent l’École de Nancy, courant qui se distingue à l’époque, dans ses conceptions relatives à l’hypnose, de l’École de la Salpêtrière du docteur Charcot.

En 1901, il se rend à Nancy pour approfondir ses connaissances et suit pendant un temps des conférences à la faculté de médecine.

Sa méthode se précise. Elle se fonde sur des principes simples tirés de ses observations :

- Toute idée que nous avons dans l’esprit tend à devenir une réalité dans l’ordre du possible. Ainsi l’idée de guérison peut produire la guérison. Ou bien encore, sur le plan psychologique, considérer comme facile une chose à réaliser en facilite effectivement la réalisation.

- Notre être inconscient ou imaginatif, qui constitue la partie cachée de notre moi, détermine nos états physiques et mentaux. Il est en réalité plus puissant que notre être conscient et volontaire, qu’il englobe entièrement, et c’est lui qui préside à toutes les fonctions de notre organisme et de notre être moral. Donc chaque fois qu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte.

- Imagination et volonté doivent par conséquent travailler en synergie : lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles ne s’additionnent pas l’une à l’autre, mais leurs forces se multiplient l’une par l’autre.

- L’imagination peut être conduite par le moyen d'une autosuggestion méthodique.


La célèbre méthode COUE, basée également sur l'idéo-dynamisme et qui consiste, à prononcer assez haut pour entendre ses propres paroles et en comptant sur une ficelle comportant 20 noeuds, la phrase suivante : "Tous les jours, à tous les points de vue, je vais de mieux en mieux".

Il faut répéter cette phrase tous les matins et tous les soirs, au lit, les yeux fermés, sans chercher à fixer son attention sur ce que l'on dit.

Il est à signaler que la méthode Coué est malheureusement toujours sujette à sourires, et ce, uniquement en France.

En effet, en URSS, les soviétiques ont érigé à 500 mètres de la place Rouge, près du tombeau de Lénine, une statue à l'effigie de ce cher Mr Coué.

Comme quoi, nul n'est prophète en son pays !.

PAVLOV & Hypnose

PAVLOV et l'Hypnose

Un prix Nobel va réhabiliter l'Hypnose, il s'agit de Pavlov.

Son nom reste attaché à la découverte des réflexes conditionnés.

Il va redonner à l'Hypnotisme, droit de cité dans la médecine scientifique, et l'arrache définitivement du domaine de la fantaisie et de la magie.

L'Hypnose est donc une croisée des chemins, elle aboutit à la psychanalyse, à la parapsychologie et à la sophrologie.

FREUD & l'Hypnose


Sigmund FREUD & l'Hypnose


Freud HypnoseQuand il arrive à Nancy, de nombreux points étaient marqués pour la démystification de l'Hypnose.
Le courant psychologique l'emportait lentement sur le courant somatique.

Après Nancy, Freud s'en va suivre l'enseignement de Charcot à la Salpétrière.

A son tour, il avait, dans cette admirable appareil de vivisection psychologique, discerné un mécanisme particulier auquel il allait porter son indélébile empreinte : l'ordre, formulé par l'hypnotiseur, s'enfonçait dans le subconscient du patient et y demeurait constitué par un système indépendant sur lequel la conscience du malade n'avait plus de prise.

Arracher ce complexe enfoui, aller plus loin encore dans l'analyse, c'est cette quête qu'enseignera Freud : l'analyse psychique.

De retour à Vienne, Freud reprend la méthode cathartique.

Il fait ainsi revivre, en état d'Hypnose, des scènes oubliées à ses patients, et particulièrement celles qui ont eu une action traumatisante et pathogène.

Mais bientôt, Freud, à son tour, abandonnait l'Hypnose.

En réalité, la technique de l'Hypnose, telle qu'elle était employée par l'école de Nancy avec Bernheim, FREUD la jugeait lassante.

Ce caractère mécanique, stéréotypé, monotone pour le praticien, ne convenait pas à Freud.

Hypnose FreudA plus forte raison, en était-il revenu de l'école de la Salpétrière.

Mais les succès de la psychanalyse contribuèrent, à leur tour, à faire oublier les résultats thérapeutiques précédemment obtenus par l'hypnotisme.

C'est la France qui avait été la terre d'élection de cette prodigieuse aventure.

C'est en France que toutes ces grandes figures que nous venons d'évoquer avaient pris leur historique dimension.
Les techniques nous reviendrons par la suite de Russie, d'Amérique, d'Espagne, dénommées techniques de X, ou Y suivant leurs auteurs.

CHARCOT et l'Hypnose

CHARCOT (1825-1893) et l'Hypnose



hypnose charcotMais en même temps, à Paris, un grand patron, une des gloires de la médecine française, Charcot, (conquis par les démonstrations du belge Donato, qui travaillait surtout sur scène), à son tour surgit, et ces deux grands géants vont créer deux grandes écoles antagonistes qui vont se combattre.
Liébault et l'école de Nancy, Charcot et l'école de la Salpétrière, vont s'affronter aux yeux de toutes les sociétés savantes mondiales de l'époque.

En 1878, Charcot commence ses travaux sur l'Hypnotisme.

En 1882, il présente à l'Académie des Sciences, sa fameuse note, où il écrit les symptômes somatiques fixes de l'Hypnotisme ; "il fallait alors un certain courage pour relever une question mal famée et marcher à l'encontre des préjugés enracinés" et, comme le dit son élève Babinski, Charcot a eu le courage, malgré golibets et critiques qu'il a dédaignés, de réussir dans l'oeuvre qu'il a entreprise; il a fini par faire entrer triomphalement l'Hypnotisme avec lui dans cet Institut qui 30 ans auparavant le condamnait avec autant de dédain et aussi définitivement que le mouvement perpétuel et la quadrature du cercle.

Alors que les magnétiseurs ne pouvaient produire que des faits mal définis, inconstants dans leur apparition, Charcot, qui ne pouvait, lui non plus, définir avec précision, les conditions de cette apparition, décrivait, du moins avec précision, les symptômes qui pouvaient être observés par d'autres expérimentateurs.

Certes, les descriptions étaient précises, mais l'interprétation inexacte.
Tout se passe comme si Charcot s'étaient laissé griser par quelque fantasmagorie, spectacle qui l'entraînait au-delà de la limite ordinaire qu'il s'était fixé. Il a parfaitement observé, mais n'a pas pu juger.

Babinski, son élève, portera plus tard un jugement faussé à son tour par une réaction trop vive, et c'est cette double contradiction qui explique le déclin ; en France, de l'oeuvre de Charcot.

Toutes les conditions étaient réunies pour que, tel l'apprenti sorcier, Charcot ne soit plus maître de ce qu'il avait déchaîné.

Il est prodigieux que le hasard seul ait pu jouer un si grand rôle dans la philosophie de l'histoire de l'Hypnotisme, oui le hasard.

Le hasard fit qu'à la Salpétrière, le bâtiment Sainte-Laure se trouva dans un tel état de vétusté que l'administration hospitalière dut le faire évacuer.
Ce bâtiment appartenait au service de psychiatrie. C'est là que se trouvaient hospitalisés, pêle-mêle avec les aliénés, les épileptiques et les hystériques.
L'administration profita de l'évacuation de ce bâtiment pour séparer enfin, d'avec les aliénés, les épileptiques non aliénés et les hystériques, et comme ces deux catégories de malades présentaient des crises convulsives, elle trouva logique de les réunir et de créer pour elles un quartier spécial sous le nom de "quartier des épileptiques simples".

charcot la leçon du mardiCharcot étant alors le plus ancien des médecins de la Salpétrière, c'est à lui que ce service lui fut confié.C'est ainsi, qu'involontairement, par la force des choses, Charcot se trouva plongé en pleine hystérie.
Et quelle hystérie ! Imaginez la promiscuité qui régnait alors dans les salles du bâtiment, parmi les malades.

Un grand nombre de femmes épileptiques entrées à la Salpétrière depuis de longues années, s'y trouvaient hospitalisées ; elles présentaient des fréquentes attaques, car elles éprouvaient une telle horreur des bromures, que presque toutes préféraient subir les atteintes de leur mal, plutôt que de soumettre à une médication quelconque.

A côté d'elles, intimement mêlées à elles, dans les mêmes dortoirs, dans les mêmes réfectoires, dans les mêmes cours, se trouvaient un certain nombre de jeunes filles hystériques dont les familles, lassées de leurs crises, s'étaient empressées de se débarrasser en les faisant interner à la Salpétrière.

Les résultats d'une pareille promiscuité ne pouvait manquer de se faire sentir.

Certes, les attaques des malheureuses épileptiques ne s'en trouvèrent nullement modifiées, mais il en fut tout autrement pour les crises des hystériques.

A vivre ainsi parmi les épileptiques, à les retenir quand elles tombaient, à les soigner quand leur mal les avait projetées à terre, les jeunes hystériques avaient ressenti des impressions telles que, étant donné les tendances mimétiques de leur névrose, elles reproduisaient dans leurs crises tout l'aspect de l'attaque d'épilepsie pure.

Et c'était là, la grande hystérie, l'hystérie de la Salpétrière, comme affectaient de l'appeler les contradicteurs de Charcot.

Il faut bien reconnaître que, pour les raisons qui viennent d'être données à l'instant, ce type spécial de grande hystérie était passablement artificiel.

Charcot, avec son grand sens clinique, avait bien aperçu tout ce que cette fameuse hystéro-épilepsie empruntait au voisinage trop immédiat des épileptiques ; mais il se laissa emporter par sa tendance à classifier les maladies et les syndromes, et en face de symptômes peu consistants, aussi fuyants, il commit l'erreur de vouloir les enfermer dans un cadre nosologique stable et rigide.

Comme si l'on pouvait décrire les crises d'hystérie avec des traits aussi fermes que ceux qui conviennent pour une attaque d'épilepsie ou pour une crise de vertige de Ménière!

Il faut savoir que Charcot n'endormait JAMAIS lui-même ses malades.

Son chef de clinique, ses internes, se chargeaient de ce soin. Les malades passaient de main en main pendant la matinée; l'après-midi, les internes et souvent aussi les externes, répétaient une ou plusieurs fois les expériences de la matinée, sans songer au mal.

Le résultat de toutes ces pratiques est facile à imaginer : à l'insu de Charcot, se produisaient, sur ces malades, une série de suggestions inconscientes aboutissant à un véritable dressage dont il n'avait aucune connaissance.

Et par cela même, toutes ces recherches sur l'Hypnotisme se sont trouvées viciées par la base.

Charcot ne s'est jamais méfié de la suggestion ; il ne s'est jamais aperçu de l'influence désastreuse que les suggestions involontaires peuvent produire dans les expériences d'Hypnotisme ou pendant une observation sur un hystérique.

Loin de prendre la moindre précaution, il parlait sans cesse à voix haute, devant les malades, annonçant ce qui allait se produire et leur faisant littéralement la leçon.

Il n'est pas étonnant que ses adversaires lui aient si souvent reproché que ses hystériques et son grand Hypnotisme étaient un produit de culture.

Pour ceux qui ont vécu quelque peu dans le milieu de la Salpétrière, il est incontestable que ce reproche était fondé.

Cependant dans les dernières années de sa vie, Charcot fut amené progressivement à changer ses idées sur le mécanisme de la production de quelques symptômes hystériques.

Il avait eu l'occasion d'étudier dans son service plusieurs cas de paralysies hystériques survenus à la suite d'un choc, tel que coup ou chute sur l'épaule.

Malgré son esprit de système, il était bon observateur ; il avait bien vu comment ces paralysies hystériques se produisent ; ce n'est pas brusquement et immédiatement après le traumatisme ; il faut un temps, quelques jours, quelques heures, et pendant ces heures, le malade pense à son accident et en ranime l'idée.

Pour expliquer la paralysie qui s'installe dans ces conditions bien particulières, il jugea qu'on devait recourir à l'hypothèse de la suggestion, ou plutôt de l'auto-suggestion.

 



BERNHEIM & l'Hypnose

Hippolyte BERNHEIM (1840-1919)


Bernheim HypnoseAprès avoir étudié de façon très intense avec Liébault, Bernheim qui était professeur de clinique ericksonienne à l'université de Nancy, commence aussi à utiliser la thérapeutique hypnotique et à noter les avantages qu'elle procure.

Plus subtil que Charcot, ayant le sens de l'humour, ne dédaignent pas l'ironie, il n'a aucune disposition d'esprit à être dupe. Au contraire, le premier, il démystifie l'état hypnotique: le premier, "il porte la hacha dans le dogme de l'hystérie".

Il va, en 1882, au-devant d'un médecin sans titre, au-devant de Liébault, pour découvrir l'existence des phénomènes hypnotiques

Cela nous apparaît inimaginable, aujourd'hui, où le mandarinat a sclérosé toutes les initiatives de cette sorte, et où "un officiel investi", de part sa fonction même, à la science infuse, ne traverserait pas le trottoir d'en face pour assister à des expériences non orthodoxes pratiquées par un sans-grade.

Et donc, Il va perfectionner les techniques utilisées par Liébault et créé finalement les bases scientifiques de l'hypnothérapie moderne. Ses travaux vont d'ailleurs marquer la fin du magnétisme animal.

Il faut cependant signaler que Bernheim a substitué à la conception de suggestibilité par le sommeil provoqué de Liébault la conception de suggestibilité normale à l'état de veille.

Pour Liébault, comme pour Faria, la suggestion, c'est-à-dire "l'idée introduite dans le cerveau est, la clef de l'Hypnose". Hypnotisable, ne signifie donc pas, hystérie, ni même névropathe.
"C'est la suggestion qui domine la plupart des manifestations de l'hypnose; les prétendus phénomènes physiques ne sont, suivant moi, que des phénomènes psychiques". C'est sur ces principes que va se former l'école de Nancy. Petit à petit, on remplacera l'hypnose par la suggestion à l'état vigile, voir même l'autosuggestion (la célèbre méthode Coué).

L'Hypnose n'est absolument pas une névropathie spontanée dans un cas, provoquée dans l'autre comme le voulait la Salpétrière. L'école de Nancy va s'opposer à celle de la Salpétrière car Bernheim va reprocher à Charcot de créer artificiellement les grandes crises hystériques.

Pour Bernheim, le sommeil hypnotique n'est absolument pas nécessaire pour obtenir les phénomènes dits Hypnotiques comme l'anesthésie, la contracture, etc ...

Selon lui, tous ces phénomènes peuvent provoqués par simple suggestion à l'état de veille et par conséquent sans sommeil.

Tout est dans la suggestion, et Bernheim affirme catégoriquement : "Les phénomènes de suggestion ne sont pas fonction d'un état magnétique (voir Mesmer), ni d'un état Hypnotique(voir Braid), ni d'un sommeil provoqué (voir Liébault).

Ils sont fonction d'une propriété physiologique du cerveau qui peut être actionnée à l'état de veille, la suggestibilité".

La suggestibilité peut se définir comme l'aptitude du cerveau à recevoir ou évoquer des idées et sa tendance à les réalise, à les transformer en actes.

C'est à partir des travaux de l'école de Nancy, vers 1889, que Freud va être mis sur la voie de ses recherches sur le conflit, la névrose et l'inconscient.

LIEBAULT & l'Hypnose

LIEBAULT et L'Hypnose (1823-1904)

 Liébault, est le véritable fondateur de l'école de Nancy.
Dès 1864, le docteur Liébault, commence à s'intéresser à l'Hypnose après avoir eu connaissance des travaux de Braid.

Installé dans la région de Nancy, il se consacre à l'étude de la suggestion hypnotique et fait de la suggestion verbale, le facteur le plus important pour la création de l'état hypnotique.

Liébault commence à affirmer que " tout ce qui a rapport à une "lucidité transcendante" est une mystification".

Pour Liébault, l'action de l'Hypnotiseur et le besoin physiologique de dormir requièrent, toutes deux, les mêmes conditions, et notamment le consentement au sommeil. Comme Braid, il utilise la fixation d'objets, le plus souvent en bois, et rejette plus ou moins les passes magnétiques, réfutant ainsi le magnétisme animal.

En 1866, il publie ses théories dans un livre : "Du sommeil et des états analogues" considéré surtout au point de vue de l'action du moral sur le physique". Mais son livre ne trouvera qu'un seul acheteur ! tout le monde scientifique le rejette.

Liébault substitue à la conception psychophysiologique de l'Hypnose celle du sommeil provoqué par suggestion. Pour lui, la fixation d'un objet ou les passes magnétiques ne sont pas absolument obligatoires." La suggestion, dit-il, est la clé de l'Hypnose".

C'est en 1882 que Bernheim lui rend visite, à lui, le "petit médecin, le sans-grade".

Comme l'a écrit ensuite Bernheim: " Liébault endort par la parole et guérit par la parole ".

En effet, pour Liébault, ce sommeil qui est provoqué par suggestion, est malgré tout nécessaire pour augmenter la suggestibilité du patient et permettre la production de toute une série de phénomènes appelés phénomènes hypnotiques.

S'il est possible de créer, pendant ce sommeil hypnotique, des phénomènes spéciaux, comme des contractures, des paralysies ou autres troubles fonctionnels, il doit être également possible de créer le contraire de ces états pathologiques.On doit reconnaître à Liébault le mérite d'avoir le premier appliqué systématiquement la suggestion en thérapeutique.

A l'état vigile, l'attention est diffuse : elle va d'une sensation à l'autre, elle voltige d'une idée à l'autre : les deux types du sommeil, physiologique ou provoqué profond, ont surtout, en commun, la concentration centrale de l'attention.

La suggestion reste dépendante de l'attention ; elle sera moins essentielle à créer le sommeil Hypnotique qu'à l'utiliser.

Ainsi tout est prêt pour l'arrivée des 2 grands que sont Charcot et Bernheim, qui vont faire basculer la balance en faveur de cette science nouvelle : l'Hypnose, couronnant en quelque sorte l'oeuvre de Braid avant que Babinski, surnommé "le Fossoyeur de l'Hypnose", ne vienne une nouvelle fois tout démolir.

Ce sera un modeste praticien de Nancy, un "petit" qui une fois de plus préparera la voie triomphale de l'Hypnose et de la psychanalyse. Liébault a pressenti la valeur des moyens psychologiques dans la thérapie des maladies que l'on appelle maintenant "psychosomatiques".

James BRAID et l'Hypnose

JAMES BRAID (1795-1860)

"JE VOUS MAGNETISE" disait Mesmer.
"JE VOUS HYPNOTISE" dira Braid.


 

Braid et l'hypnoseEn novembre 1841, un chirurgien de Manchester, James Braid, assiste aux démonstrations d'un magnétiseur français La Fontaine. Très rapidement, il se laisse convaincre de la véracité des expériences de ce dernier, mais rejette la théorie du fluide et propose une théorie plus physiologique, basée sur la physiologie cérébrale.

Pour Braid, l'Hypnose est un état spécial du système nerveux provoqué par des moyens artificiels permettant de plonger le patient dans un état de sommeil artificiel, mais surtout de l'influencer à des fins curatives par la suggestion.

Il hypnotise ses patients en leur faisant fixer son doigt ou un objet brillant. Son mérite est d'avoir compris qu'hypnotiser, relevait plus d'un Savoir que d'un Pouvoir ; d'un pouvoir quelconque et d'avoir montré toute l'importance de la suggestion verbale.

C'est James Braid qui a introduit la technique de fixation visuelle d'objets comme méthode d'induction hypnotique et qui a créé le terme " d'Hypnotisme ".
Il utilisa l'Hypnose à Londres comme thérapeutique de suggestion et pratiqua même quelques interventions chirurgicales sous analgésie hypnotique.


 

Marquis de Puysegur et le somnambulisme

LE MARQUIS DE PUYSEGUR (1751-1825)
 OU LE SOMNAMBULISME


Le marquis de Puységur est, comme tous ses frères, officier

d'artillerie. Il demeure au château de Buzancy, près de Soissons et, comme la plupart des aristocrates de cette époque, possède un cabinet de physique, cabinet dans lequel il passe ses loisirs à magnétiser.
Un jour qu'il magnétise un jeune paysan, qui souffre de légers troubles respiratoires, il a la surprise de constater que celui-ci reste bien éveillé et lucide, répondant à toutes ses questions et obéissant même aux ordre du magnétiseur, et ceci sans pour autant présenter de crise convulsive. Et le patient en sort guéri.
Le marquis de Puységur vient de faire la preuve que les crises convulsives ne sont pas indispensables.
Il montre l'importance du contact verbal entre le magnétiseur et le magnétisé, ouvrant du même coup le conflit qui oppose encore de nos jours les tenants des théories physiologiques à ceux des théories psychologiques.
Mesmer connaissait lui aussi ce contact verbal, mais en physiologiste convaincu, il ne voulut pas s'y arrêter, taxant d'imaginaire toute explication de caractère psychologique.
Si pour certains Mesmer peut être considéré comme l'initiateur du magnétisme, le marquis de Puységur doit en être regardé comme le fondateur.
C'est lui qui a démontré l'importance du sommeil magnétique, encore appelé somnambulique, au cours duquel le patient reste en relation avec le magnétiseur et peut ainsi se laisser suggestionner.
Pour Puységur, le véritable agent curatif est la volonté du magnétiseur.
Il semble que ce soit beaucoup plus un phénomène naturel de lassitude pour un sujet brûlant mais passé de mode, qu'un nouvel arrêt de l'Académie de Médecine qui va annoncer la désaffection pour Puységur et le discrédit pour les magnétiseurs.
Mais n'est ce pas la destinée des baquets que de retourner à leur lessive première !!
 
LE CREUX DE LA VAGUE
De 1789 à 1819, 30 années vont s'écouler très creuses pour l'Hypnose.
Cependant, le mouvement s'étend à l'étranger, particulièrement en Amérique.
Mais c'est en Angleterre que l'homme surgira, qui va secouer les oripeaux inutiles qui cachaient et falsifiaient la pureté phénoménologique.

Abbé Faria

L'ABBE FARIA (1750-1818)


Un étrange personnage que cet abbé. Prêtre portugais se disant brahmane et venant des Indes, l'abbé Faria (qui a donné naissance à un des personnage du roman d'Alexandre Dumas : le comte de Monté-Christo), parle également de "sommeil lucide".

Il magnétise ses sujets en leur ordonnant brusquement : DORMEZ !
Il prétend que le sommeil magnétique dépend non du magnétiseur mais du patient lui-même.

Il rejette tout à la fois les théories de Mesmer, c'est-à-dire l'existence d'un fluide, et de Puységur, c'est-à-dire l'action de la volonté; il ouvre une autre voie à l'hypnose.

Bernheim dit de lui : "L'Abbé Faria, a eu le mérite incontestable d'avoir le premier établi la doctirne de la méthode de l'hypnose par la suggestion, et de l'avoir nettement dégagée des pratiques singulières et inutiles qui cachaient la vérité".